lundi 25 février 2013

Une histoire de cœur, c’est comme une histoire de cul. Mais l’inverse est vrai aussi.


Qu’est ce qui différencie une histoire de cœur d’une histoire de cul ?

Je ne saurais le dire. La plupart des gens font bien la différence entre les sentiments et le sexe. Le cœur, d’un côté, le cul de l’autre. Pourquoi le cœur serait-il le siège des sentiments, et le siège, le cœur des sensations? J’avoue pour ma part me mélanger bien souvent.

J’ai beau connaître par cul la différence qui existe entre un cœur et un cul, il m’arrive souvent d’avoir le cœur entre deux chaises lorsqu’il me faut choisir entre ces deux organes, qui sont pour moi comme cœur et chemise. 



La moindre bouche en cœur de poule qui sent un peu le cœur, et tout de suite j’ai mon cul qui bat la chamade. Suis-je pour autant un cul d’artichaut ? Je ne pense pas, mais il faut le reconnaitre, j'ai le cul tendre. Le moindre accroche cul sur un front peut suffire à me faire fondre le cul.

Mais lorsque je me sors les doigts du cœur, je peux aussi devenir un véritable bourreau des culs, à l’affut du moindre plan cœur. Il me suffit alors de faire semblant d’ouvrir mon cul à la personne désirée, de faire un peu le joli cul, et si j’ai un peu de cœur, hop, c’est un nouveau cul qui chavire !


Alors naturellement, parfois, j’ai été obligé de faire un peu mon faux cœur. Quelques verres à boire cœur sec, que j’allais même jusqu’à payer lorsque j’avais le cul sur la main. Je saupoudrais tout ceci de quelques mots d’esprit – lorsque j’en avais - et l’affaire se terminait cœur par dessus tête. Parfois l’esprit me fuyait car comme disait Paul Morand, « on peut feindre d’avoir du cul, pas d’avoir de l’esprit ». Dans ces cas là, je faisais contre mauvaise fortune bon cul.

Mais bon, les petits matins à se réveiller à côté d’une inconnue, la tête dans le cœur et le cul barbouillé, ça m’a lassé. J’en ai plein le cœur de cette époque où l’objectif était de claquer un maximum de cœurs. En façade je m’en donnais à cul joie, mais en fait je faisais tout ça un peu à contrecul, pour impressionner les copains et coller à la norme sociale. Vous voyez ce dont je veux parler, le genre de comportement masculin que les types reprennent tous en cul. J’étais devenu une espèce de trou du cœur qui avait fini par voir son cul durcir. Un vrai peigne cœur, qui ne savait que dire : loin des yeux, loin du cul et qui collectionnait les cœurs.

Aujourd’hui j’ai arrêté de me taper des cœurs et de briser des culs. C’est vraiment de gaité de cul que j’ai abandonné cette époque, et je me sens aujourd’hui quelqu’un de neuf. Je vais le cul léger depuis que j’ai arrêté de péter plus haut que mon cœur. Je vis aujourd’hui une belle histoire de cul avec quelqu’un de bien, un noble cul, qui a fait de moi un cul de lion. Je sais qu’elle me porte dans son cul, et ce que nous vivons, a sorti le cœur terreux que j’étais du cœur de sac qu’était ma vie. Je serai pour toujours de tout cul avec elle.

Quand je repense à celui que j’étais, j’ai des hauts le cul, et je me dis que j’ai vraiment le cœur bordé de nouilles de l’avoir rencontrée.

A cul vaillant rien d’impossible, et je sais que tout le monde peut changer. J’espère que mon histoire vous aura mis du baume au cul, et si le cul vous en dit, si vous voulez en avoir le cul net sur vous même, essayez. Essayez de trouver quelqu’un pour qui vous avez envie de casser le cœur, quelqu’un à qui vous consacrerez tous les battements de votre cul. Vous en tomberez sur le cœur de découvrir la personne que vous êtes au fond de votre cul.

J’avais à cul de vous expliquer tous ces changements qui ont traversé mon cul, pour vous permettre de comprendre pourquoi, malgré tout le cul que je peux bien mettre à l’ouvrage, je ne sais plus aujourd’hui distinguer une histoire de cœur d’une histoire de cul.

2 commentaires:

  1. J'ai appris après la publication de ce billet que cette idée avait déjà été explorée par M. Vincent Roca, humoriste et chroniqueur sur France Inter.
    Une nouvelle qui me laisse sur le coeur...
    Afin qu'il n'y ait aucun malentendu, je lui reconnais tout le crédit qu'il mérite, et fais de ce billet une sorte d'hommage rétroactif à son travail.

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